Plombé par les blessures et la malchance, Arsenal reste en lice pour une place en finale de la Ligue des champions féminine. Menées au score avant d’égaliser lors du match aller à Wolfsburg, les Gunners veulent s’appuyer sur leur esprit de résilience pour s’offrir une fin de saison en apothéose et se venger du mauvais sort.
Décidément, la poisse colle à la peau des joueuses de l’équipe féminine d’Arsenal. Alors que l’hécatombe de blessures n’en finit plus de toucher l’effectif londonien, celui-ci a évité de justesse un drame après sa demi-finale aller de Ligue des champions, le 23 avril dernier.
Alors que les Gunners étaient sur le retour après le match nul (2-2) à Wolfsburg, leur avion a pris feu sur le tarmac de l’aéroport allemand. Présent à bord de l’appareil, le groupe a dû évacuer en urgence, la faute à un oiseau coincé dans le moteur gauche qui a provoqué un début d’incendie. Si aucune personne blessée n’a été à déplorer, cet incident a dû néanmoins secouer les joueuses, contraintes de passer une nuit supplémentaire en Allemagne. Quant au staff, qui a également vécu cette frayeur, il a fallu revoir le programme de la préparation de cette demi-finale retour, prévue ce lundi 1er mai.
Une équipe privée de ses stars
Finalement, comme avant le match aller, l’imprévu finit toujours par rattraper Arsenal qui court après une première finale de Ligue des champions depuis 2007. Dix jours plus tôt, à quatre-vingt-seize heures de leur premier duel face à Wolfsburg, les Gunners avaient perdu leur vice-capitaine Leah Williamson, véritable roc, victime d’une rupture du ligament croisé antérieur d’un genou. L’équipe de Jonas Eidevall avait alors pris un véritable coup de massue derrière la tête. Après deux autres stars Vivianne Miedema et Beth Mead, la capitaine de la sélection nationale anglaise est en effet la troisième joueuse à être victime de cette grave blessure cette saison.
« On est plus fortes aujourd’hui »
Ajouté aux absences de Caitlin Foord et de la capitaine Kim Little, touchée au genou et dont la fin de saison est actée, face à Wolfsburg Arsenal s’est présenté sur la pelouse sans ses cadres Little, Mead, Miedema ou Williamson. Une première depuis six ans et sept mois. Leur équipe menée au score à la mi-temps (0-2), les supporters pouvaient déjà s’en prendre au mauvais sort qui semblait alors avoir ruiné tous les rêves des Gunners cette saison.
C’était sans compter sur la résilience des joueuses londoniennes, capables de revenir au score (2-2) à la fin du temps additionnel, pour s’offrir un match retour palpitant à l’Emirates devant plus de 50 000 spectateurs. « Je suis très fier de cette réaction de la part de mes joueuses car elle témoigne d’une véritable résilience, d’une véritable bravoure sur le terrain. Je pense qu’elles ont représenté Arsenal de manière excellente aujourd’hui », a réagi l’entraîneur Jonas Eidevall à l’issue de la rencontre.
Et si finalement toutes ces péripéties avaient renforcé Arsenal ? C’est ce qu’affirme Stina Blackstenius, à l’origine du but égalisateur. « On a vécu une année éprouvante avec toutes les blessures. On a dû se serrer les coudes encore plus que d’habitude. Des joueuses ont dû prendre leurs responsabilités. On a grandi individuellement et collectivement. Je dirais donc qu’on est plus fortes aujourd’hui qu’il y a un an. »
Une résilience qui a fait ses preuves
Un point de vue partagé par Kim Little. « Il y a eu différents évènements cette année qui ont soudé l’équipe. Ce que Beth (Mead) a vécu avec sa mère (décédée d’un cancer en janvier), les blessures de Beth et Viv (Miedema), d’autres blessures, la lutte contre le cancer de Jen (Beattie) auparavant. Et puis il y a beaucoup de choses sous-jacentes que tout le monde ne voit pas, a-t-elle expliqué au Guardian. Cette adversité, selon la capitaine, a participé « à transcender l’équipe ».
Et il est vrai que cette nouvelle énergie s’est sentie dans les résultats des Gunners face aux grosses cylindrées cette année. Alors que le club anglais avait du mal à se ressaisir ces dernières années lorsqu’il était mené au score par des équipes européennes ou en Women’s Super League, ces deux derniers mois, il a renversé Chelsea en finale de la Cup (3-1) et Manchester City en championnat (2-1).
Lors du quart de finale de Ligue des champions face au Bayern Munich, les Gunners avaient également rattrapé leur déficit d’un but à l’aller en s’imposant (2-0) à domicile au match retour. Alors finalement face à Wolfsburg, l’histoire est peut-être déjà écrite.