Loué pour son travail de l’ombre, Kim Tillie a vécu une acclimatation express à Cholet Basket. L’intérieur de 34 ans mettra sa longue expérience au service du collectif choletais ce mercredi 28 septembre contre Besiktas, en tour de préliminaire de Fiba Europe Cup.
« Ah papa Kim… ou tonton Kim comme on l’appelle ! » À l’évocation du simple nom de son nouveau coéquipier, le visage de Gaylor Curier s’illumine. « C’est un ciment dans le collectif, il est indispensable. » L’ailier choletais ne tarit pas d’éloges lorsqu’il s’agit d’évoquer Kim Tillie. En moins de deux mois dans les Mauges, le puissant intérieur de 2,10 m fait déjà l’unanimité.
Arrivé à la surprise générale, cet été, en provenance de Rhodes, Tillie s’est immédiatement fait une place de choix au sein de l’effectif de Laurent Vila. Un rôle de leader de vestiaire, qui du haut de ses 34 ans, lui convient parfaitement. « J’essaie de m’impliquer à 100 % et de communiquer le plus possible pour aider l’équipe, explique-t-il d’une voix bienveillante, presque didactique. Laurent (Vila) m’a donné le rôle de leader vocal en complément de Boris (Dallo), notre capitaine sur le terrain. On forme un beau trio. »
Et sans surprise, Kim Tillie n’est pas étranger au superbe début de saison de CB. Face à l’Asvel, dimanche, il a encore tenu la barre quand le bateau rouge et blanc tanguait face aux vagues villeurbannaises. Et comme un symbole, c’est lui qui arrache le dernier rebond offensif, synonyme de succès de prestige. Une Meilleraie en ébullition, un doigt pointé vers le ciel et une sérénité déconcertante. Le colosse au crâne rasé de près est ici chez lui.
« Il est tout le temps à 400 % »
« Kim, c’est avant tout l’expérience et le capitaine de notre défense, insiste Laurent Vila, conquis. Il est toujours bien placé car il voit tout ce qui se passe. Il impulse son énergie défensive au reste de l’équipe. » Intraitable dans la raquette (7 rebonds en 22 minutes face à l’Asvel), mais aussi capable de tirs longue distance, le Sudiste est un intérieur complet qui connaît l’exigence du basket européen sur le bout des doigts. « Je me sens mieux maintenant qu’il y a 3 ou 4 ans, j’apprends à mieux connaître mon corps », reconnaît le Choletais. « Que ce soit pour faire ses lacets ou descendre du bus, il est tout le temps à 400 %, c’est un fou, renchérit Gaylor Curier. C’est contagieux, il tire tout le monde vers le haut. »
Riche de ses nombreuses années à sillonner les parquets d’Euroligue, l’international français aux 42 sélections (2013-2017) sera précieux, ce soir, face à Besiktas pour les qualifications de Fiba Europe Cup. Une rencontre couperet, qui risque de sentir le souffre… et qui lui tient particulièrement à cœur. Les perspectives européennes ayant été l’un des arguments de son arrivée cet été à CB. « La Coupe d’Europe peut bouleverser notre saison, tout va se jouer cette semaine », lâche Kim Tillie, plus grave. Le ton est donné.
’’Kimmich’’ au chevet de la jeunesse
Plus encore que son travail de l’ombre et son énorme QI basket, ce qui caractérise le médaillé de bronze des Mondiaux 2014, c’est son état d’esprit et sa soif de transmettre. « Il faut avoir un Kim dans son équipe, c’est vraiment un gentil mec, clame Will Yeguete qui l’a côtoyé à Monaco en 2019-2020. C’est un joueur qui m’a aidé simplement par sa présence. Il donne beaucoup de conseils sur et en dehors du terrain, surtout pour les jeunes. »
Surnommé “Kimmich†par l’actuel intérieur de Limoges, Tillie aura de quoi faire avec les jeunes pousses prometteuses de Cholet. Les Sako, Robineau, Goudou-Sinha… Transmettre, guider et faire progresser. Même Gaylor Curier et ses 30 ans de bouteille n’est pas avare de ses conseils. « Sa carrière et son expérience font rêver, forcément on s’en inspire », souffle l’ailier, admiratif. À Cholet, Kim le grand frère semble avoir trouvé sa place.



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