Championne de France du 100 m haies dimanche 26 juin à Caen, Laura Valette (NMA) a repris sa marche en avant après une période post-olympique très perturbée.
L’émotion a été à la hauteur de la performance réalisée dimanche en conclusion des championnats de France élite. Larmes et rires mélangés à l’arrivée du 100 m haies, Laura Valette a conquis son deuxième titre de championne de France à ce niveau après celui acquis il y a trois ans à Saint-Étienne.
Fière et soulagée
De la Loire au Calvados, il s’en est passé des choses dans la vie d’athlète de la sociétaire du Nantes Métropole Athlétisme. Des déceptions au plus haut niveau international, championnats du monde 2019 notamment, qui ont fait basculer la jeune femme de 25 ans dans le doute. La cassure a été entérinée aux derniers JO de Tokyo, ses premiers, où, blessée au genou droit et éliminée d’entrée en séries, Laura Valette a vécu ensuite les moments les plus difficiles de sa carrière.
« J’ai fait le plus dur pour sortir de ce mauvais passage psychologique , explique l’internationale nantaise, remise de ses émotions dominicales. Ça a été un mélange de doute, de remise en question, de savoir si je me sentais bien dans ce milieu de l’athlétisme. Des choses que l’on ne contrôle pas du tout. Est-ce que ça valait le coup de continuer ? J’ai dû faire un gros travail mental avec la psychologue de la ligue, Marie Gomez, qui m’a fait énormément de bien. Il fallait que j’arrive à refaire des compétitions dans les meilleures conditions. Mon club et mon groupe d’entraînement à Nantes ont été super et m’ont beaucoup soutenue. »
« Elle en a assez bavé »
Physiquement, même si elle doit encore gérer son genou, Laura Valette a aussi surmonté l’épreuve pour se présenter quasiment en pleine possession de ses moyens dimanche à Caen. « Dès l’échauffement, j’ai senti que ça allait bien. Je savais ce que j’avais à faire. Il fallait que ça sorte en compétition et le but du week-end, c’était le titre, pas le chrono (12’’99). Il y a eu du soulagement et de la fierté après une année galère. »
Richard Cursaz, son entraîneur, a assisté au long cheminement de son athlète ces derniers mois. « C’était la crise, il ne fallait pas se le cacher mais à l’abord des France, Laura était plus reposée, plus sereine et pas dans la panique. Elle était persuadée de devenir championne de France. Elle a abordé ces championnats comme il faut et ça a payé. On savait que le forfait de Cyrena (Samba-Mayela) ouvrait un peu plus la course. Laura a effectué une belle finale. Ça la remet sur les rails. » Principalement sur la route des championnats d’Europe de Munich (15 au 21 août). À six centièmes des minima (12’’93), elle a quatre semaines pour les réaliser. « Je dois aussi prendre le temps de me reposer , poursuit-elle. Je suis actuellement 17e au bilan européen, on va voir rapidement quels meetings je vais faire. Le but désormais, c’est de jouer quelque chose sur les compétitions internationales. » Nancy, Sotteville ou l’étranger dans la quête d’un chrono synonyme d’Europe, sa saison est loin d’être terminée. « On va réfléchir où aller, conclut Richard Cursaz. Laura a été plus dans le dur que dans le plaisir depuis un an, elle en a assez bavé. L’idée, c’est d’aller en finale aux Europe. » Histoire de définitivement tourner la page.



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