Encore TV News

Football. Pour ces deux Mayennais, signer un contrat pro au pays du soccer n’a rien eu du rêve américain

Football. Pour ces deux Mayennais, signer un contrat pro au pays du soccer n’a rien eu du rêve américainMike Phillips Publié le 11- 04-2020 06 h 19 2

Articles Récents Liés

post_09
Football. Pour ces deux Mayennais, signer un contrat pro au pays du soccer n’a rien eu du rêve américain

Chacun dans leur université aux États-Unis, les Cosséens Alban Rousselet et Thibault Chrétien ont tenté de taper dans l’œil des recruteurs de Major league soccer (MLS). Mais pour les étrangers comme eux, les places sont chères.

Alban Rousselet et Thibault Chrétien se sont connus en poussins, à Méral-Cossé (Mayenne). Ils ont évolué ensemble jusqu’en U13, avant que le dernier nommé ne rejoigne le centre de formation du Stade Rennais. Son homologue est quant à lui resté en Mayenne, et a même fait une poignée d’apparitions en National sous le maillot du Stade lavallois. Finalement, tous deux ont repris le même chemin, en partant aux États-Unis, pour mener de front études et foot universitaire, et tenter de signer un contrat professionnel. Mais pour un étranger, percer au pays du soccer n’a rien du rêve américain.


Entre guillemets

Alban Rousselet, 24 ans, milieu polyvalent


«â€‰La saison s’est terminée fin novembre. Je suis allé faire des essais dans quelques clubs de MLS et de D2. J’ai été diplômé dans mon université, et je suis rentré en France mi-décembre. Mon objectif était de repartir et d’être invité à une présaison d’un club de MLS ou de D2. J’ai été invité par la réserve de l’Inter Miami (D3), nouvelle équipe en MLS, pour faire la présaison, l’équivalent d’un essai chez nous. Après deux semaines d’entraînement avec eux, je n’ai pas été conservé.


Si j’avais signé là-bas, ça aurait été un contrat pro, vu que c’est une division professionnelle. Tout s’est bien passé, mais ce qui a bloqué c’est plus de l’extra-sportif, une question de contrat. Ils n’avaient plus de place pour les étrangers. J’ai eu quelques contacts, toujours en D3, mais financièrement, ça ne correspondait pas à ce que je voulais. C’est pour cela que j’ai pris la décision de rentrer fin février, plutôt que de trouver quelque chose qui ne m’allait pas. L’avantage de Miami, c’est que je connaissais la région, et ils avaient une équipe en MLS au-dessus, que je pouvais espérer intégrer. Mais la «â€‰vraie » D3, c’était trop compliqué.


C’est forcément une déception, parce que je me suis investi là-dedans. J’avais fait une bonne saison au niveau universitaire avec la FIU (Florida international university), donc j’avais de bons espoirs de signer pro, à Miami ou ailleurs. J’ai marqué trois buts, pour six passes décisives, au poste de milieu défensif. Mais c’était une super expérience. J’ai appris énormément de choses. J’ai découvert un autre football, une autre culture, et j’ai beaucoup progressé en anglais. C’était aussi l’objectif.


Maintenant, je réfléchis, pour savoir si je vais continuer à me baser sur le foot à 100 % ou non. Je ne veux pas le laisser tomber, parce que j’en fais depuis une vingtaine d’années… mais je réfléchis un peu différemment. Je vais en discuter avec mes agents, pour savoir si je dois repartir à l’étranger, réessayer aux États-Unis, ou si on retente en France. Mais je suis ouvert à toutes les propositions. »


Thibault Chrétien, 23 ans, milieu gauche


«â€‰Je faisais mes études au Mans et un de mes potes, qui était au Stade Rennais avec moi, jouait dans un club aux États-Unis. Il a parlé de moi à son coach là-bas. Je suis parti en janvier 2017, pour étudier en «â€‰business ». J’ai été diplômé d’un Bachelor à Greenwood (Caroline du Sud), et maintenant je suis à Melbourne, à côté d’Orlando en Floride, pour mon Master.


La saison dernière, aux Lander Bearcats, on a un peu galéré. L’année d’avant avait été très très bonne, mais on a perdu douze joueurs importants. Individuellement, c’était encore pire. J’ai été blessé la plupart du temps, je n’ai presque pas joué. Je n’ai dû commencer que trois matches. Je me faisais des dislocations de l’épaule tout le temps. À Orlando, on m’a donné une chance grâce à mes deux bonnes premières saisons, mais pour être pris, je devais me faire opérer des épaules. Et tout s’est très bien passé.


Je n’ai pas encore d’idée précise pour la suite. Je vais terminer mon Master, et ensuite je rentrerai peut-être en France. Ça fait longtemps, je commence à avoir envie de revoir mes potes. Je ne peux pas imaginer ma vie sans le foot, et c’est même une des raisons pour laquelle je veux rentrer. Ici, si tu ne deviens pas professionnel, il n’y a pas de clubs du tout.


Et pour le devenir, le système est très bizarre. Les équipes ont un quota d’étrangers, donc pour nous, c’est vraiment très difficile. Les joueurs repérés lors de la draft sont souvent des Américains, ou de très bons étrangers. Et même quand on est drafté en MLS, on décroche souvent un essai d’un ou deux mois. Environ 80 % n’ont pas de contrat, et redescendent en division inférieure, l’USL (la D2). Donc bien sûr je vais essayer d’avoir un contrat pro, mais je n’y crois pas trop… »

2 comments

Laisser un commentaire

Your email address will not be published. Required fields are marked *