Le breakdance aux Jeux ? Ce n’est pas la seule idée révolutionnaire lancée, jeudi, par les organisateurs. Un marathon ouvert à tous en est une autre.
Paris. De notre envoyé spécial
- «â€‰Pensez-vous qu’il doit se retourner dans sa tombe ? »
- «â€‰Qui ça ? »
- «â€‰Le baron Pierre de Coubertin… »
- «â€‰Ah ! En tout cas, je suis sûr que l’idée l’aurait séduit. Il aurait dit : ils ont osé ! »
Petit dialogue impromptu avec Denis Masseglia le président du comité olympique français (CNOSF). Oui, ils ont osé ! Après des mois d’échanges, hier à l’Arena de Paris La Défense, le Comité d’organisation des JO 2024 a dévoilé sa liste de quatre sports additionnels que le CIO devra valider (voir calendrier).
Sous la Grande Arche a été jetée une passerelle inédite vers d’autres territoires. «â€‰On veut faire bouger les lignes », lance Tony Estanguet, le président du Cojo. Quitte à irriter ou décontenancer, le choix du breakdance au pays du french-cancan ayant tout du grand écart. Au fait, est-ce un sport ?
19 candidats, 4 élus
Estanguet n’a pu couper à la question récurrente : « Dans notre désir de connecter le sport à la culture et à l’art, d’être créatifs, de toucher de nouveaux publics, le breakdance coche beaucoup de critères. »
Pour Mounir Biba, aucun doute : « Depuis sa création, le breakdance suit une logique sportive en mariant les dimensions athlétique et artistique. » Un avis subjectif, vu que l’intéressé, Angevin d’origine, a été champion du monde. Il était aussi juge l’an passé, lorsque le breakdance a été testé aux JO de la Jeunesse à Buenos-Aires.
L’essentiel étant de participer, des visages se sont éclairés à l’Arena, d’autres refermés à double tour. Le surf, le skate-board et l’escalade, qui fêteront leur baptême aux JO 2020, sortent confortés. Pas le karaté, qui n’aura droit qu’à un tour de scène à Tokyo avant d’être rejeté à l’ombre. « Pour avoir fait du sport de haut niveau, je sais les enjeux, avoue Estanguet, l’ex-triple champion olympique de canoë. Mais nous avons reçu 19 dossiers costauds de Fédérations internationales. »
Choisir, c’est renoncer. Le squash peut continuer à tambouriner à la porte. Le ski nautique aussi. Les disciplines moins « évidentes » comme le billard ou le bowling peuvent se mettre en boule. Et que dire de la pétanque, qui imaginait des Jeux attachés au patrimoine national ? Une bourrasque de « jeunisme » a emporté toutes ces espérances. « Si on veut que les jeunes se mettent au sport, il faut leur offrir des choses inspirantes et qui soient en connexion avec eux », proclame Estanguet. Vivre avec son époque pour réussir des Jeux jeunes et « durables ».
Dans cette optique, seront mis en place des Jeux digitaux, que ce soit pour les épreuves de voile ou de cyclisme avec des applis connectées et la bénédiction des Fédérations internationales. Paris 2024 entend même surpasser le monde virtuel. « On proposera aux gens de courir le marathon. Pas en même temps que les athlètes, bien sûr, mais le même jour et sur le même parcours. On peut imaginer la même chose en cyclisme avec une cyclosportive... » Inutile de surfer sur la toile : les bulletins d’inscription ne sont pas encore édités...



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